Le Pirate Magazine

 

LA BELLE ET LE VERTIGE


de Maxime Hermet
Avec Alexis Desseaux, Marc Schapira, Mour, Goshka Banka, Jean-Claude Dreyfus, Claire Conty
 
Mais que se passe t-il dans la cave de Monsieur ?
 
Un théâtre d’ombres et de lumières, un cirque pathétique où Monsieur - interprété par Alexis Desseaux - se rêve en Monsieur Loyal, maître d’œuvre au beau milieu d’un carrousel qui lui échappe.
 
Monsieur veut mettre en scène « La Belle et la Bête ».
Mais est-ce bien de cela dont il s’agit ?
 
Loyal envers lui-même mais pas plus, autiste lucide, Monsieur cherche sa Belle  parmi un fatras onirique où se mêlent pêle-mêle, deux clowns trublions, Blanc (Marc Schapira) et Auguste (Mour), quelques aspirantes au rôle de la Belle, un costumier déçu, des mannequins de vitrine, une nymphette italienne (Goshka Banka) propulsée Belle absolue par son mentor, Balthazar Backer (Jean-Claude Dreyfus) seul personnage réel de ce rêve déjanté, et deux acteurs minables dans les rôles du Prince et du père de la Belle.
 
Ce que Monsieur veut, c’est trouver SA Belle car il EST la Bête, mais il n’a rien d’autre à lui offrir que des roses en plastique comme on va au cimetière… Et c’est finalement, réveillé, d’un pas de danse avec celle qui veille sur lui - sa dame de compagnie (Claire Conty) - que Monsieur trouvera sa Rose, la vraie.
 
En réalisant son moyen métrage Maxime Hermet a voulu de toute évidence faire la part belle à la lumière. Tourné en noir et blanc, gris chauds, ce film nous baigne dans des atmosphères différentes selon les éclairages. En évitant intelligemment toute référence directe à l’œuvre de Jean Cocteau, Maxime Hermet a réussit le pari d’imposer une patte, un ton qui lui est propre.
 
Alexis Desseaux dans le rôle de Monsieur, qui tout comme la Bête ne porte pas de nom, a du faire face à la double contrainte de guider le spectateur dans les méandres phantasmatiques de son personnage presque mutique, tout en incarnant un individu qui ne sait pas où il va, ou qui ne sait pas comment y aller. La scène de la déclaration de la Bête à la Belle, la scène clé du film, est un vrai moment de cinéma, Alexis Desseaux y montre sa capacité à s’approprier les tourments et la beauté de son personnage de façon magistral.
 
Quant à Jean-Claude Dreyfus, ses interventions tout en épaisseur sont un vrai bonheur, chaque mimique, chaque tirade, chaque geste, est une anthologie du cinéma. Chaque scène où il joue pourrait être une scène culte du 7eme art.



LE PIRATE
Rodolphe
le 23 juin 2013                                                       



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