Le Pirate Magazine

 
  LE PIRATE A VU
                                                                          

 
 

Coupable or not coupable ?

Telle est la question que Le Pirate s'est posé lors de la représentation de « Douze hommes en colère » de Reginald Rose, mis en scène par, Anthony de LUMIA au Cours Florent le samedi 02 novembre 2013.

Rappel des faits : Un procès, douze jurés qui délibèrent, le sort d’un jeune homme accusé d'avoir assassiné son père est entre leurs mains. Le présumé coupable risque la peine de mort. Parmi ces douze hommes, douze personnalités intelligemment représentatives de la société, dont celle d‘un homme prêt à débattre et qui, par le pouvoir du langage, va parvenir à remettre en doute le jugement des onze autres jurés qui ont déjà condamnés l'adolescent. Les portes de la salle du Cours Florent se referment donc au moment où la porte de la salle de délibération s'ouvre pour laisser entrer les douze comédiens. Cet effet rythmique semble présager la construction de la pièce, qui fait penser au mécanisme d'une horloge.

Grace à la mise en scène de Anthony de LUMIA, le spectateur repère d'amblé, le juré qui doute de la culpabilité de l'accusé. Ces douze hommes ont tous un point commun : ils n'ont pas de nom, rien que leur numéro de juré. Cet anonymat ne les rend pas moins attachants, bien au contraire, grâce la performance scénique des jeunes comédiens issus pour la plupart du Cours Florent.

En effet, ces douze hommes, pourraient être assimilés aux douze coups d'un pendule, où chaque personnage serait représentatif d'un moment particulier de la journée, voir d'un temps T de la vie quotidienne. Par ailleurs, la temporalité semble importante au fur et à mesure de l'oeuvre : certains jurés assurent que la délibération est une perte de temps. Le juré n°7 ne cesse de regarder sa montre cars un match de baseball l'attend. La présence d'un horloger parmi les jurés. Le juré n°8 – premier à douter de la culpabilité du prévenu –devient pas à pas maitre du jeu et à intervalle quasi régulier, il propose un nouveau vote, à l'image de l'intervention d'un coucou, jusqu'au vote final.

Ce drame psychologique de Reginald écrit au début des années 50', prouve que malgré le temps qui passe, les thèmes récurrents de la société, tels que le racisme, la discrimination, les différences sociales et les défaillances du système juridique restent toujours d'actualité. De plus, le travail du jeune metteur en scène ainsi que de ses comédiens apporte de la fraicheur et de la modernité à la pièce qui ne perd pas de son impact initial. La force d'interprétation des artistes fait que nous nous posons les mêmes questions qu'eux, on demeure attentif aux arguments et objections de chaque personnage, au point de vouloir intervenir, le spectateur devient une sorte de treizième juré condamné par défaut au silence.

La tension monte dans la salle, ce huis-clos se transforme peu à peu en cage aux lions. Les esprits s'échauffent, des violences éclatent, des langues se dénouent, des hommes s'assument, d'autres cèdent sous la pression. Une décision est prise...

Le Pirate déclare donc la compagnie « Les Moustaches Sauvages » coupable de grandes démonstrations artistiques. De sa grande vue, Le Pirate voit treize grands hommes de théâtre à suivre de très prêt :

Anthony DE LUMIA Anthony FERNANDES Ludovic LACROIX Raphael NAASZ Jean-Frédéric LEMOUES Matthieu NOBLET Jean-Louis GARÇON Régis LIONTI Benjamin GAZZERI GUILLET Julien LOPATO Charly FOURNIER Angeli HUCHER DE BARROS Marc DUJARRIC

 

LE PIRATE
Maya Merahba
le 30 Novembre 2013





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